vendredi 5 septembre 2008

Maison écolo : la modernité alliée à la tradition

mercredi 27 août 2008


A Carquefou, un couple d'artistes transforme depuis un an sa vieille demeure en logement bioclimatique. Une nouvelle façon de penser l'habitat.

Construire une maison bioclimatique plutôt que « cradoclimatique ». C'est l'idée de Jean-Marc Bernard et de sa femme Danielle. Ces deux artistes de rue se sont lancés dans ce vaste projet il y a quatre ans. Située au-dessus d'une source, leur demeure était devenue insalubre. Les murs, recouverts de ciment, transpiraient. Résultat : odeur de moisi et perte de chaleur.

Aujourd'hui, c'est une belle maison en bois et en pierres de 90 m2 qui se dresse face à l'Erdre, à Carquefou. Depuis que les travaux ont débuté en juin 2007, le couple vit dans une caravane. « Il faut être passionné, se tenir au courant des nouveaux matériaux et partager son expérience. » Une partie des travaux est assurée par Jean-Marc et Danielle, l'autre par des ouvriers formés aux constructions bioclimatiques. Ils sont aidés par la Société coopérative de production (Scop) nantaise, Tierrhabitat.

Pas de chauffage

« Nous nous sommes posé une question toute simple : devons-nous chauffer notre maison ? La réponse est : non. » Surprenant ? Pas vraiment, si l'on dispose d'une bonne isolation. Pour Jean-Marc, tout est une question de « masse thermique ». Trouver le bon équilibre entre la pierre et le bois, tout en gérant les flux d'air et d'eau dans la maison.

Première étape : la chape. Pas de béton, mais de la chaux mélangée à du sable. Le tout recouvert de terre cuite. Au rez-de-chaussée, la pièce principale est très lumineuse car bordée de fenêtres. Les fils électriques sont recouverts par des gaines blindées afin d'éviter les rayonnements magnétiques.

A l'étage, une chambre et une mezzanine. Le couple a construit un double plancher rempli de laine de bois, meilleur isolant que la laine de verre et, surtout, non-toxique. « L'isolation sonore est parfaite ! Si vous parlez, on vous entend à peine au rez-de-chaussée. » Des plaques de fermacell, sorte de placo naturel, empêchent les résonances. La nuit, l'éclairage est assuré par 60 diodes de 1 watt, au lieu d'une seule de 60. Le but ? Limiter les zones d'ombre sans consommer plus. Une maison pour 100 000 euros

Le bois est traité à l'huile de lin et de colza, à l'intérieur comme à l'extérieur. Deux puits canadiens permettent à l'air de circuler dans la maison. La cinquantaine de mètres de tuyaux enterrés chauffe l'air à la température du sol. Une treille dans la pièce du bas servira de baromètre pour mesurer la pollution intérieure.

L'eau de pluie sera récupérée, et les toilettes seront sèches. Dans un premier temps, la maison utilisera l'électricité classique. Mais le couple n'exclut pas d'acheter des panneaux photovoltaïques ou une petite éolienne quand les moyens financiers le permettront.

Le coût ? Plus cher qu'une maison traditionnelle. « À cause des matériaux, explique Jean-Marc. Quand la demande sera plus grande, les prix seront plus abordables. Mais une maison bioclimatique neuve de cette dimension, pour 100 000 €,c'est possible. »

Ecolo jusqu'au bout, le couple travaille avec des entreprises locales afin de limiter la pollution aux transports. « Nous ne faisons qu'utiliser des vieilles techniques abandonnées après la Seconde Guerre mondiale, souligne l'artiste. Pendant les Trente glorieuses, il fallait construire vite. Aujourd'hui, nous améliorons les savoir-faire ancestraux avec des matériaux modernes. »

Source : Ouest-France - Nicolas Corbard
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